cule ; de plus, dans leur atlas, la scène céleste présentait un fleuve (le Nil, figuré par les plis de l’hydre), une barque (le navire Argo) et le chien Sirius, tous deux relatifs à ce fleuve, dont ils présageaient l’inondation. Ces circonstances, associées aux premières et y ajoutant des détails, en augmentèrent les vraisemblances ; et pour arriver au Tartare ou à l’Élysée, il fallut que les âmes traversassent les fleuves du Styx et de l’Achéron dans la nacelle du nocher Caron, et qu’elles passassent par les portes de corne ou d’ivoire, que gardait le chien Cerbère. Enfin, un usage civil se joignit à toutes ces fictions, et acheva de leur donner de la consistance.
« Ayant remarqué que dans leur climat brûlant, la putréfaction des cadavres était un levain de peste et de maladies, les habitants de l’Égypte avaient, dans plusieurs états, institué l’usage d’inhumer les morts hors de la terre habitée, dans le désert qui est au couchant. Pour y arriver, il fallait passer les canaux du fleuve, et par conséquent être reçu dans une barque, payer un salaire au nocher, sans quoi, le corps privé de sépulture, eût été la proie des bêtes féroces. Cette coutume inspira aux législateurs civils et religieux un moyen puissant d’influer sur les mœurs ; et saisissant par la piété filiale et par le respect pour les morts, des hommes grossiers et féroces, ils établirent pour condition nécessaire, d’avoir