cependant les hauts lieux étaient pleins d’idoles, et le dieu soleil avait son char et ses chevaux peints dans les palais des rois et jusque dans le temple d’Yâhouh ; mais lorsque les conquêtes des sultans de Ninive et de Babylone eurent dissous le lien de la puissance publique, le peuple, livré à lui-même, et sollicité par ses conquérants, ne contraignit plus son penchant pour les opinions profanes, et elles s’établirent publiquement en Judée. D’abord les colonies assyriennes, transportées à la place des tribus, remplirent le royaume de Samarie des dogmes des mages, qui bientôt pénétrèrent dans le royaume de Juda ; ensuite Jérusalem ayant été subjuguée, les Égyptiens, les Syriens, les Arabes, accourus dans ce pays ouvert, y apportèrent de toutes parts les leurs, et la religion de Moïse fut déjà doublement altérée. D’autre part les prêtres et les grands, transportés à Babylone et élevés dans les sciences des Kaldéens, s’imburent, pendant un séjour de cinquante ans, de toute leur théologie ; et de ce moment se naturalisèrent chez les Juifs les dogmes du génie ennemi (Satan), de l’archange Michel, de l’ancien des jours (Ormuzd), des anges rebelles, du combat des cieux, de l’ame immortelle et de la résurrection ; toutes choses inconnues à Moïse, ou condamnées par le silence même qu’il en avait gardé.
« De retour dans leur patrie, les émigrés y rap-