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LES RUINES.

che de fruits qu’elle semble étendre vers le bouvier ; et le rameau, emblème de l’automne, placé dans le tableau de Mithra, sur la frontière de l’hiver et de l’été, semble ouvrir la porte et donner la science, la clef du bien et du mal.

« Elles portaient : « Que ce couple avait été chassé du jardin céleste, et qu’un chérubin à épée lamboyante avait été placé à la porte pour le garder. »

« Et en effet, quand la vierge et le bouvier tombent sous l’horizon du couchant, Persée monte de l’autre côté, et, l’épée à la main, ce génie semble les chasser du ciel de l’été, jardin et règne des fruits et des fleurs.

« Elles portaient : « Que de cette vierge devait naître, sortir un rejeton, un enfant qui écraserait la tête du serpent, et délivrerait le monde du péché. »

« Et par-là elles désignaient le soleil, qui, à l’époque du solstice d’hiver, au moment précis où les mages des Perses tiraient l’horoscope de la nouvelle année, se trouvait placé dans le sein de la vierge, en lever héliaque à l’horizon oriental, et qui, à ce titre, était figuré dans leurs tableaux astrologiques sous la forme d’un enfant allaité par une vierge chaste, et devenait ensuite, à l’équinoxe du printemps, le bélier ou l’agneau, vainqueur de la constellation du serpent, qui disparaissait des cieux.