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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/46

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NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

un corps d’armée, se rallient sous leurs ordres. Les montagnes, les plaines, les forêts deviennent le théâtre bruyant des combats. L’exposition des marches, des contre-marches de ces tumultueux courants d’air, qui se brisent les uns contre les autres dans des chocs épouvantables, ou qui se précipitent entre les monts à pic avec une impétuosité retentissante ; tout ce désordre de l’atmosphère produit un effet qui saisit à la fois l’ame et les sens, et les fait tressaillir d’émotions nouvelles devant ces nouveaux objets de surprise et de terreur. »

Dans cet ouvrage, comme dans son Voyage en Égypte et en Syrie, Volney ne se borne pas à une simple description des pays qu’il parcourt : il se livre à des considérations élevées ; l’utilité des hommes est toujours le but de ses recherches. L’étude qu’il avait faite de la médecine lui donnait un grand avantage sur tous les voyageurs qui l’avaient précédé ; il était plus à même de juger du climat, d’analyser la salubrité de l’air ; il nous retrace les effets de la peste, de la fièvre jaune ; il en recherche les diverses causes, et, s’il ne nous indique pas des moyens de guérir ces terribles épidémies, du moins nous apprend-il comment on pourrait les prévenir.

Différent des autres voyageurs, Volney ne nous entretient jamais de ses aventures personnelles ; il évite avec soin de se mettre en scène, et ne