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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/48

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NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

tude des consolations contre les peines que lui causaient les malheurs de sa patrie.

À peu près vers cette époque, il vit arriver chez lui le général Bonaparte, qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs années, et que le mouvement des partis avait fait priver de son grade : « Me voilà sans emploi, dit-il à Volney ; je me console de ne plus servir un pays que se disputent les factions. Je ne puis rester oisif : je veux chercher du service ailleurs. Vous connaissez la Turquie ; vous y avez sans doute conservé des relations ; je viens vous demander des renseignements, et surtout des lettres de recommandation pour ce pays : mes services dans l’artillerie peuvent m’y rendre très-utile. — C’est parce que je connais ce pays, répondit Volney, que je ne vous conseillerai jamais de vous y rendre. Le premier reproche qu’on vous y fera, sera d’être chrétien : il sera bien injuste sans doute, mais enfin on vous le fera et vous en souffrirez. Vous allez me dire peut-être que vous vous ferez musulman : faible ressource ; la tache originelle vous restera toujours : plus vous développerez de talents, et plus vous aurez à souffrir de persécutions. — Hé bien, n’y songeons plus. J’irai en Russie ; on y accueille les Français : Catherine vous a donné des marques de considération ; vous avez des correspondances avec ce pays, vous y avez des amis. — Le renvoi de ma médaille a détruit toutes ces relations.