dont il a imité le régime. Un peuple étranger chassera les sultans de leur métropole ; le trône d’Orkhan sera renversé ; le dernier rejeton de sa race sera retranché, et la horde des Oguzians, privée de chef, se dispersera comme celle des Nogais : dans cette dissolution, les peuples de l’empire, déliés du joug qui les
rassemblait, reprendront leurs anciennes
distinctions, et une anarchie générale surviendra
comme il est arrivé dans l’empire des sophis,
jusqu’à ce qu’il s’élève chez l’arabe, l’arménien
ou le grec, des législateurs qui recomposent de
nouveaux états… oh ! S’il se trouvait sur la terre
des hommes profonds et hardis ! Quels élémens de
grandeur et de gloire !… mais déjà l’heure du
destin sonne. Le cri de la guerre frappe mon oreille,
et la catastrophe va commencer. Vainement le sultan
oppose ses armées ; ses guerriers ignorans sont
battus, dispersés : vainement il appelle ses
sujets ; les cœurs sont glacés ; les sujets
répondent : cela est écrit ; et qu’importe
qui soit notre maître ? Nous ne pouvons perdre à
changer. Vainement les vrais croyans invoquent
les cieux et le prophète : le prophète est mort ; et
les cieux, sans pitié, répondent : " cessez de nous
invoquer ; vous avez fait vos maux : guérissez-les
vous mêmes.
La nature a établi des lois ; c’est à vous de les
pratiquer : observez, raisonnez, profitez de
l’expérience. C’est la folie de l’homme qui le
perd ; c’est à sa sagesse de le sauver. Les peuples
sont ignorans ; qu’ils s’instruisent : leurs