t la religion de vos pères ? Ah ! Tremblez que le courroux du ciel ne s’allume, et hâtez-vous, par un prompt repentir, de réparer votre erreur ". Mais, inaccessible à la suggestion comme à la terreur, la nation libre garda le silence ; et se montrant toute entière en armes, elle tint une attitude imposante. Et le législateur dit aux chefs des peuples : si, lorsque nous marchions un bandeau sur les yeux, la lumière éclairait nos pas, pourquoi, aujourd’hui qu’il est levé, fuira-t-elle nos regards qui la cherchent ? Si les chefs qui prescrivent aux hommes d’être clairvoyans, les trompent et les égarent, que font ceux qui ne veulent guider que des aveugles ? Chefs des peuples ! Si vous possédez la vérité, faites-nous la voir : nous la recevrons avec reconnaissance ;
car nous la cherchons avec desir, et nous avons
l’intérêt de la trouver : nous sommes hommes,
etnous pouvons nous tromper ; mais vous êtes
hommes aussi, et vous êtes également
faillibles. Aidez-nous donc dans ce labyrinthe, où
depuis tant de siècles erre l’humanité, aidez-nous à
dissiper l’illusion de tant de préjugés et de
vicieuses habitudes ; concourez avec nous, dans le
choc de tant d’opinions qui se disputent notre
croyance, à démêler le caractère propre et
distinctif de la vérité. Terminons dans un jour les
combats si longs de l’erreur : établissons entre elle
et la vérité une lutte solemnelle : appelons les
opinions des hommes de toutes les nations.