Ce troisième est celui de Chiven, Dieu de destruction, de ravage, et qui a cependant pour emblème le signe de la production : il est le plus méchant des trois, et il compte le plus de sectateurs. Fiers de son caractère, ses partisans méprisent, dans leur dévotion, les autres dieux ses égaux et ses frères ; et par une imitation de sa bizarrerie, professant la pudeur et la chasteté, ils couronnent publiquement de fleurs, et arrosent de lait et de miel l’image obscène du Lingam. Derrière eux, viennent les moindres drapeaux d’une foule de dieux, mâles, femelles, hermaphrodites, qui, parens et amis des trois principaux, ont passé leur vie à se livrer des combats ; et leurs adorateurs les imitent. Ces dieux n’ont besoin de rien, et sans cesse ils reçoivent des offrandes ; ils sont tout-puissans, remplissent l’univers ; et un brame, avec quelques paroles, les enferme dans une idole ou
dans une cruche, pour vendre à son gré leurs
faveurs.
Au de là, cette multitude d’autres étendards qui,
sur un fond jaune qui leur est commun, portent des
emblêmes différens, sont ceux d’un même dieu,
lequel, sous des noms divers, règne chez les nations
de l’orient. Le chinois l’adore dans Fôt ;
le japonais le rév