a aussi son dieu comme l’habitant de La-Sa. Mais d’accord en ce point important, que Dieu ne peut habiter qu’un corps d’homme, tous deux rient de la grossièreté de l’indien qui honore la fiente de la vache, tandis qu’eux consacrent les excrémens de leur pontife.
Et après ces drapeaux, une foule d’autres que
l’œil ne pouvait dénombrer, s’offrant encore à nos
regards : " je ne terminerais point, dit le génie, si
je te détaillais tous les systèmes divers de
croyance qui partagent encore les nations. Ici, les
hordes tartares adorent, dans des figures
d’animaux, d’oiseaux et d’insectes, les bons et
les mauvais génies, qui, sous un dieu principal,
mais insouciant, régissent l’univers, et, dans leur
idolâtrie, elles retracent le paganisme de l’ancien
occident. Tu vois l’habillement bizarre de leurs
chamans, qui, sous une robe de cuir, garnie de
clochettes, de grelots, d’idoles de fer,
de griffes d’oiseaux, de peaux de serpens, de têtes
de chouettes, s’agitent dans des convulsions
factices, et, par des cris magiques, évoquent les
morts pour tromper les vivans. Là, les peuples noirs
de l’Afrique, dans le culte de leurs fetiches,
offrent les mêmes opinions. Voilà l’habitant de
Juida qui adore Dieu dans un grand serpent, dont
par malheur
les porcs sont avides "… voilà le teleute qui se le
représente vêtu de toutes couleurs, ressemblant à
un soldat russe ; voilà le kamchadale qui, trouvant
que tout va mal dans ce monde et dans son climat,
se le figure un vieillard capricieux et
chagrin, fumant sa pipe,