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Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/157

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ONTRADI RELIGIEUSES

Cependant les divers groupes s’étant placés, et un vaste silence ayant succédé à la rumeur de la multitude, le législateur dit : " chefs et docteurs des peuples ! Vous voyez comment jusqu’ici les nations, vivant isolées, ont suivi des routes différentes ; chacune croit suivre celle de la vérité ; et cependant si la vérité n’en a qu’une, et que les opinions soient opposées, il est bien évident que quelqu’un se trouve en erreur. Or, si tant d’hommes se trompent, qui osera garantir que lui-même n’est pas abusé ? Commencez donc par être indulgens sur vos dissentimens et vos discordances. Cherchons tous la vérité comme si nul ne la possédait. Jusqu’à ce jour, les opinions qui ont gouverné la terre, produites au hasard, propagées dans l’ombre, admises sans discussion, accréditées par l’amour de la nouveauté et l’imitation, ont en quelque sorte usurpé clandestinement leur


empire. Il est tems, si elles sont fondées, de donner à leur certitude un caractère de solemnité, et de légitimer leur existence. Rappelons-les donc aujourd’hui à un examen général et commun ; que chacun expose sa croyance ;