jusques au dernier ; et la première loi de Dieu n’est-elle pas que l’homme vive " ? Puis s’adressant aux autres groupes : " sans doute, dit-il, cet esprit d’intolérance et d’exclusion choque toute idée de justice, renverse toute base de morale et de société ; cependant, avant de rejeter entièrement ce code de doctrine, ne conviendrait-il pas d’entendre quelques-uns de ses dogmes, afin de ne pas prononcer sur les formes, sans avoir pris connaissance du fond " ? Et les groupes y ayant consenti, l’imâm commença d’exposer comment Dieu, après avoir envoyé vingt-quatre mille prophètes aux nations qui s’égaraient dans l’idolâtrie, en avait enfin envoyé un dernier, le sceau et la perfection de tous, Mahomet, sur qui soit le salut de paix : comment, afin que les infidèles n’altérassent plus la parole divine, la suprême clémence
avait elle-même tracé les feuillets du qôran : et
détaillant les dogmes de l’islamisme, l’imâm
expliqua comment, à titre de parole de Dieu, le
qôran était incréé, éternel, ainsi que la
source dont il émanait : comment il avait été
envoyé feuillet par feuillet en vingt-quatre
mille apparitions nocturnes de l’ange Gabriel :
comment l’ange s’annonçait par un petit
cliquetis, qui saisissait le prophète d’une sueur
froide ; comment, dans la vision d’une nuit, il
avait parcouru quatre-vingt-dix cieux, monté
sur l’animal boraq, moitié cheval, moitié femme ;
comment, doué du don des miracles, il marchait
au soleil sans ombre,