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Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/180

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allié la doctrine toute spirituelle de notre Dieu ; cette doctrine dégagée des sens, entièrement ignorée de la terre avant que Beddou l’eût enseignée aux nations. Et une foule de groupes ayant demandé quelle était cette doctrine, et quel était ce dieu, dont la plupart n’avaient jamais ouï le nom, le lama reprit la parole et dit : " qu’au commencement, un dieu unique, existant par lui-même, après avoir passé une éternité absorbé dans la contemplation de son être, voulut manifester ses perfections hors de lui-même, et créa la matière du monde ; que les quatre élémens étant produits, mais encore confus, il soufla sur les eaux, qui s’enflèrent comme une bulle immense de la forme d’un


oeuf, laquelle en se développant devint la voûte et l’orbe du ciel qui enceint le monde ; qu’ayant fait la terre et les corps des êtres, ce dieu, essence du mouvement, leur départit, pour les animer, une portion de son être ; qu’à ce titre, l’ame de tout ce qui respire étant une fraction de l’ame universelle,


aucune ne périt, mais que seulement elles changent de moule et de forme, en passant successivement en des corps divers : que de toutes les formes, celle qui plaît le plus à l’être divin, est celle de l’homme, comme approchant le plus de ses perfections ; que quand un homme, par un dégagement absolu de ses sens, s’absorbe dans la contemplation de lui-même, il parvient à y découvrir la divinité, et il la devient en effet : que de toutes les