, et sans doute confusément faits, l’imagination du peuple composa les champs élysées, lieux de délices, placés dans un monde inférieur, ayant leur ciel, leur soleil, leurs astres ; et le tartare, lieu de ténèbres, d’humidité, de fange, de frimats. Or, parce que l’homme, curieux de tout ce qu’il ignore, et avide d’une longue existence, s’était déjà interrogé sur ce qu’il devenait après sa mort ; parce qu’il avait de bonne heure raisonné sur le principe de vie qui anime son corps, qui s’en sépare sans le déformer, et qu’il avait imaginé les substances déliées, les fantômes, les ombres ; il aima à croire qu’il continuerait, dans le monde souterrain, cette vie qu’il lui coûtait trop de perdre ; et les lieux infernaux furent un emplacement commode pour recevoir les objets chéris auxquels il ne pouvait renoncer. D’autre part, les prêtres astrologues et physiciens faisaient de leurs cieux des récits, et ils en traçaient des tableaux qui s’encadraient parfaitement dans ces fictions. Ayant appelé,
dans leur langage métaphorique, les équinoxes
et les solstices, les portes des cieux
ou entrées des saisons, ils expliquaient
les phénomènes terrestres, en disant " que par la
porte de corne (d’abord le taureau, puis
le belier), et par celle du cancer,
descendaient les feux vivifians qui
animent au printems la végétation, et les
esprits aqueux qui