soleil, plus ou moins de subsistance, plus ou moins de mal ou de bien. Si la connaissance en est nécessaire, pourquoi avons-nous aussi bien vécu sans elle, que ceux qui s’en inquiètent si fort ? Si elle est superflue, pourquoi en prendrons-nous aujourd’hui le fardeau ? Et, s’adressant aux docteurs et aux théologiens : quoi ! Il faudra que nous, hommes ignorans et pauvres, dont tous les momens suffisent à peine aux soins de notre subsistance et aux travaux dont vous profitez, il faudra que nous apprenions tant d’histoires que vous racontez, que nous lisions tant de livres que vous nous citez, que nous apprenions tant de diverses langues
dans lesquelles ils sont composés ? Mille ans
de vie n’y suffiraient pas…
il n’est pas nécessaire, dirent les docteurs,
que vous acquériez tant de science : nous l’avons
pour vous…
mais vous-mêmes, répliquèrent les hommes simples,
avec toute votre science vous n’êtes pas
d’accord ! à quoi sert de la posséder ?
D’ailleurs, comment pouvez-vous répondre pour nous ?
Si la foi d’un homme s’applique à plusieurs,
vous-mêmes quel besoin avez-vous de croire ? Vos
pères auront cru pour vous ; et cela sera
raisonnable, puisque c’est pour vous qu’ils ont vu.
Ensuite, qu’est-c que croire, si croire
n’influe sur aucune action ? Et sur quelle action