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Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/256

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tyrannie ; il dissout la société ; et tel est l’esprit véritable de votre doctrine : vos évangiles, dans leurs préceptes et leurs paraboles, ne représentent jamais Dieu que comme un despote sans règle d’équité ; c’est un père partial, qui traite un enfant débauché, prodigue, avec plus de faveur que ses autres enfans respectueux et de bonnes mœurs ; c’est un maître capricieux, qui donne le même salaire aux ouvriers qui ont travaillé une heure, et à ceux qui ont fatigué pendant toute la journée, et qui préfère les derniers venus aux premiers : partout c’est une morale misanthropique, antisociale, qui dégoûte les hommes de la vie, de la société, et ne tend qu’à faire des hermites et des célibataires. Et quant à la manière dont vous l’avez pratiquée, nous en appelons à notre tour au témoignage des faits : nous vous demandons si c’est la douceur évangélique, qui a suscité vos interminables


guerres de sectes, vos persécutions atroces de prétendus hérétiques, vos croisades contre l’arianisme, le manichéisme, le protestantisme, sans parler de celles que vous avez faites contre nous, et de vos associations sacriléges, encore subsistantes, d’hommes assermentés pour les continuer. Nous vous demandons si c’est la charité évangélique qui vous a fait exterminer les peuples entiers de l’Amérique, anéantir les empires du Mexique et du Pérou ; qui vous fait continuer de dévaster l’Afrique, dont vous vendez les habitans comme des animaux, malgré votre abolition d