sommes hommes ; et les
peuples sont si superstitieux ! Ils ont
eux-mêmes provoqué nos erreurs ".
Et les rois dirent : " ô législateur ! Les peuples
sont si serviles et si ignorans !
Eux-mêmes se sont prosternés devant le joug qu’à
peine nous osions leur montrer ".
Alors le législateur se tournant vers les
peuples : " peuples ! Leur dit-il, souvenez-vous
de ce que vous venez d’entendre : ce sont deux
profondes vérités. Oui, vous-mêmes causez
les maux dont vous vous plaignez ; c’est vous
qui encouragez les tyrans par une lâche
adulation de leur puissance, par un engouement
imprudent de leurs fausses bontés, par
l’avilissement dans l’obéissance, par la licence
dans la liberté, par l’accueil crédule de toute
imposture ; sur qui punirez-vous les fautes de
votre ignorance et de votre cupidité " ?
Et les peuples interdits demeurèrent dans un
morne silence.