a posé ; et alors votre accord prouve encore cette autre vérité : que les êtres réels ont en eux-mêmes une manière d’exister identique, constante, uniforme, et qu’il existe dans vos organes une manière semblable d’en être affectés. mais en même-tems, à raison de la mobilité de ces organes par votre volonté, vous pouvez concevoir des affections différentes, et vous trouver avec les mêmes objets dans des rapports divers ; ensorte que vous êtes à leur
égard comme une glace réfléchissante, capable de
les rendre tels qu’ils sont en effet, mais
capable aussi de les défigurer et de les
altérer.
D’où il suit que, toutes les fois que vous
percevez les objets tels qu’ils sont, vous êtes
d’accord entre vous et avec eux-mêmes ; et
cette similitude entre vos sensations et la
manière dont existent les êtres, est ce qui
constitue pour vous leur vérité ;
qu’au contraire, toutes les fois que vous
différez d’opinions, votre dissentiment est la
preuve que vous ne représentez pas les
objets tels qu’ils sont, que vous les changez.
Et de là se déduit encore, que les causes de
vos dissentimens n’existent pas dans les
objets eux-mêmes, mais dans vos esprits, dans
la manière dont vous percevez, ou dont vous
jugez.
Pour établir l’unanimité d’opinion, il faut
donc préalablement bien établir la certitude,
bien constater que les tableaux que se peint
l’