Il t’a servi de père, aussi bien qu’à Palmire :
D’où vient que tu frémis, et que ton cœur soupire ?
Tu détournes de moi ton regard égaré ;
De quelque grand remords tu sembles déchiré.
Eh ! qui n’en aurait pas dans ce jour effroyable !
Si tes remords sont vrais, ton cœur n’est plus coupable.
Viens, le sang va couler ; je veux sauver le tien.
Juste ciel ! et c’est moi qui répandrais le sien !
Ô serments ! ô Palmire ! ô vous, dieu des vengeances !
Remets-toi dans mes mains ; tremble, si tu balances ;
pour la dernière fois, viens, ton sort en dépend.
Scène IX.
Traître, que faites-vous ? Mahomet vous attend.
Où suis-je ! ô ciel ! où suis-je ! et que dois-je résoudre ?
D’un et d’autre côté je vois tomber la foudre.
Où courir ? où porter un trouble si cruel ?
Où fuir ?
Aux pieds du roi qu’a choisi l’éternel.
Oui, j’y cours abjurer un serment que j’abhorre.
Scène X.
Ah, Séide ! où vas-tu ? Mais il me fuit encore ;
Il sort désespéré, frappé d’un sombre effroi,
Et mon cœur qui le suit s’échappe loin de moi.