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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/343

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SANCHETTE

À genoux il va la prier
De me donner à lui pour femme :
Elle ne répond point, ils sont d’accord.

CONSTANCE

au Duc de Foix, à qui elle parlait bas auparavant.

Mon âme Mes États, mon dessin, tout est au Duc de Foix
Je vous le dis encore, vos vertus, vos exploits
Me sont moins chers que votre flamme.

SANCHETTE

Le Duc de Foix ? Mon père, avez — vous entendu ?

MORILLO

Lui, Duc de Foix te moques — tu ?
Il est notre parent.

SANCHETTE

S’il allait ne plus l’être ?

HERNAND

Il vous faut avouer que ce héros mon maître,
Qui fut votre parent pendant une heure ou deux,
Est un Prince puissant, galant, victorieux ;
Et qu’il s’est fait enfin connaître.

LE DUC DE FOIX

en se retournant vers Hernand

Ah ! dites seulement qu’il est un Prince heureux,
Dites que pour jamais, il consacre ses vœux
À cet objet charmant notre unique espérance,
La gloire de l’Espagne, et l’amour de la France.

SANCHETTE

Adieu mon mariage !
Hélas trop bonnement,
Moi j’ai crû qu’on m’aimait.

MORILLO

Quelle étrange journée !

SANCHETTE

À qui ferai — je donc ?

CONSTANCE

À ma cour amenée,
Je vous promets un établissement ;
J’aurai soin de votre hyménée.

LEONOR

Ce sera, s’il vous plaît, avec un autre amant.

SANCHETTE

à la Princesse.

Si je vis à vos pieds, je fuis trop fortunée.