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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/426

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422 LA PRUDE.

BLANFORD.

Sans écouter, entrons vite.

(Il entre.) CT)LETTE.

Arrêtez.

ADINE.

Hélas I suivons, et voyons quelle issue Aura pour moi cette étrange entrevue.

SCÈNE V.

COLETTE.

Il va la voir, il va découvrir tout.

Je meurs de peur ; ma maîtresse est à bout.

Ah ! ma maîtresse ! avoir eu le courage

De stipuler ce secret mariage ;

De vous donner au caissier Bartolin I

Eh 1 que dira notre public malin ?

Oh ! que la femme est d’une étrange espèce !

Et rhomme aussi... Quel excès de faiblesse !

Madame est folle, avec son air malin ;

Elle se trompe, et trompe son prochain,

Passe son temps, après mille méprises,

A réparer avec art ses sottises.

Le goût remporte ; et puis on voudrait bien

Ménager tout, et l’on ne garde rien.

Maudit retour et maudite aventure !

Comment Blanford prendra-t-il son injure ?

Dans la maison voici donc trois maris ;

Deux sont promis, et Tautre est, je crois, pris :

Femme en tel cas ne sait auquel entendre.

SCÈNE VI.

DORFISE, COLETTE.

COLETTE.

Madame, en bien ! quel parti faut-il prendre ?

DORFISE.

Va, ne crains rien ; on sait l’art d’éblouir,