426 LA PRUDE.
(Au chevalier.)
Osez-vous bien le renvoyer ainsi ?
(A Adinc.)
Approchez-vous : peu s’en faut qu’il ne pleure : L’aimable enfant ! je prétends qu’il demeure. Avec Blanford il est chez moi venu ; Dès ce moment son naturel m’a plu.
LE CHEVALIER MONDOR.
Eh ! laissez là son naturel, madame. De ce Blanford vous haïssez la flamme ; Vous m’avez dit qu’il est brutal, jaloux.
DORFISE, eèrement (A Adine.)
Je n’ai rien dit. Çà, quel âge avez-vous ?
ADINE.
J’ai dix-huit ans.
DORFISE.
Cette jtendre jeunesse A grand besoin du frein de la sagesse. L’exemple entraîne, et le vice est charmant ; L’occasion s’offre si fréquemment I Un seul coup d’oeil perd de si belles âmes ! Défiez-vous de vous-même, et des femmes ; Prenez bien garde au souffle empoisonneur Qui des vertus flétrit l’aimable fleur.
LE CHEVALIER MONDOR.
Que sa fleur soit ou ne soit pas flétrie. Mêlez-vous moins de sa fleur, je vous prie, Et m’écoutez.
DORFISE.
Mon Dieu, point de courroux ; Son innocence a des charmes si doux !
LE CHEVALIER MONDOR.
C’est un enfant.
DORFISE, s’approchant d’Adine.
Çà, dites-moi, jeune homme. D’où VOUS venez, et comment on vous nomme.
ADINE.
J’ai nom Adine ; en Grèce je suis né ; Avec Darmin Blanford m’a ramené.
DORFISE.
Qu’il a bien fait !
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