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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/447

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ACTE III, SCÈNE VIL 443

C’est un secret que tout le monde ignore. Notre contrat est dressé dès longtemps.

MADAME BURLET.

Fais-moi casser ce contrat.

DORFISE.

Les méchants Vont tous parler. Je suis... je suis outrée : Ce maudit homme ici m’a rencontrée Avec un jeune Turc qui s’enfermait En tout honneur dedans ce cabinet.

MADAME BURLET.

En tout honneur ! la, la ; ta prud’homme S’est donc enfin quelque peu démentie ?

DORFISE.

Oh ! point du tout ! c’est un petit faux pas, Une faiblesse, et c’est la seule, hélas !

MADAME BURLET.

Bon ! une faute est quelquefois utile ; Ce faux pas-là t’adoucira la bile ; Tu seras moins sévère.

DORFISE.

Ah ! tirez-moi, ’

Sévère ou non, du gouffre où je me voi. Délivrez-moi des langues médisantes, De Bartolin, de ses mains violentes. Et délivrez de ces périls pressants Mon sage ami, qui n’a pas dix-huit ans.

(En élevant la voix et en pleurant.)

Ah I voilà l’homme au contrat.

SCENE VII.

BARTOLIN, DORFISE, MADAME BURLET.

MADAME BURLET, à Bartolin.

Quel vacarme ! Quoi ! pour un rien votre esprit se gendarme ? Faut-il ainsi sur un petit soupçon Faire pleurer ses amis ?