À toi je m’abandonne.
Dieu voit du haut des cieux la foi que je te donne.
Adieu ; reçois la mienne.
Scène VI.
Ah ! prince, on vous attend.
Il n’est plus de danger, l’amour seul vous défend.
Zulime est apaisée, et tant.de violence,
Tant de transports affreux, tant d’apprêts de vengeance,
Tout cède à la douceur d’un repentir profond ;
L’orage était soudain, le calme est aussi prompt.
J’ai dit ce que j’ai dû pour adoucir sa rage ;
Et l’amour à son cœur en disait davantage.
Ses yeux, auparavant si fiers, si courroucés.
Mêlaient des pleurs de joie aux pleurs que j’ai versés.
J’ai saisi cet instant favorable à la fuite ;
Jusqu’au pied du vaisseau soudain je l’ai conduite ;
J*ai hâté vos amis : la moitié suit mes pas.
L’autre moitié s’embarque, ainsi que vos soldats ;
On n’attend plus que vous, la voile se déploie.
Ah ciel ! qu’avez-vous fait ?
Les pleurs où je me noie
Seront les derniers pleurs que vous verrez couler.
C’en est fait, cher amant, je ne veux plus troubler
Le bonheur de Zulime, et le vôtre peut-être.
Vous êtes trop aimé, vous méritez de l’être.
Allez, de ma rivale heureux et cher époux,
Remplir tous les serments qu’Atide a faits pour vous.
Quoi ! vous l’avez conduite à ce vaisseau funeste ?
Elle vous y demande.