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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/479

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ACTE V, SCÈNE VI. 475

Ne tourne point le poignard dans mon cœur.

ADINE.

Je ne voulais que le guérir, monsieur. Mais à vos yeux est-elle encor jolie ?

BLANFORD.

Ah ! qu’elle est laide, après sa perfidie !

ADINE.

Si tout ceci peut pour vous prospérer, De ses filets si je puis vous tirer, Puis-je espérer qu’en détestant ses vices Votre vertu chérira mes services ?

BLANFORD.

Aimable enfant, soyez sur que mon cœur

Croit voir son fils et son libérateur ;

Je vous admire, et le ciel qui m’éclaire

Semble m’ofl’rir mon ange tutélaire.

Ah ! de mon bien la moitié, pour le moins,

iN’est qu’un vil prix au-dessous de vos soins.

ADINE.

Vous ne pouvez à présent trop entendre Quel est le prix auquel je dois prétendre ; Mais votre cœur pourra-t-il refuser Ce que Darmin viendra vous proposer ?

BLANFORD.

Ce que j’entends semble éclairer mon âme Et la percer avec des traits de flamme. Ah ! de quel nom dois-je vous appeler ? Quoi ! votre sort ainsi s’est pu voiler ? Quoi ! j’aurais pu toujours vous méconnaître ? Et vous seriez ce que vous semblez être ?

ADINE, en ri.nnt.

Qui que je sois, de grâce, taisez- vous : J’entends Dorfise ; elle revient à nous.

D R FI s E, revenant avec la cassette.

J’ai la cassette. Enfin l’amour propice, A secondé mon petit artifice. Tiens, mon enfant, prends vite, et détalons. Tiens-tu bien ?

BLANFORD, à la place d’Adinc qui lui donne la cassette.

Oui.

DORFISE.

Le temps nous presse ; allons.