ACTE V, SCÈNE IL 559
AZÉMA,
D’arracher un héros au coup qui le menace, De prévenir le crime, et de sauver Arzace.
SÉMIRAMIS.
Arzace ? lui ! quel crime ?
AZÉMA.
Il devient votre époux ; Il me trahit, n’importe, il doit vivre pour vous.
SÉMIRAMIS.
Lui, mon époux ? grands dieux I
AZÉMA.
Quoi ! l’hymen qui vous lie...
SÉMIRAMIS.
Cet hymen est affreux, abominable, impie. Arzace ? il est... Parlez ; je frissonne ; achevez : Quels dangers ?... hâtez- vous...
AZÉMA.
Madame, vous savez Que peut-être au moment que ma voix vous implore...
SÉMIRAMIS.
Eh bien ?
AZÉMA.
Ce demi-dieu, que je redoute encore, D’un secret sacrifice en doit être honoré Au fond du labyrinthe à Ninus consacré. J’ignore quels forfaits il faut qu’Arzace expie.
SÉMIRAMIS.
Quels forfaits, justes dieux I
AZÉMA.
Cet Assur, cet impie. Va violer la tombe où nul n’est introduit.
SÉMIRAMIS.
Qui ? lui !
AZÉMA.
Dans les horreurs de la profonde nuit. Des souterrains secrets, où sa fureur habile A tout événement se creusait un asile, Ont servi les desseins de ce monstre odieux ; Il vient braver les morts, il vient braver les dieux : D’une main sacrilège, aux forfaits enhardie. Du généreux Arzace il va trancher la vie.