Que ce souffle, cette étincelle.
Ce feu vivifiant des corps organisés,
N’est point de nature immortelle.
Il naît avec le corps, s’accroît dans les enfants.
Souffre de la douleur cruelle ;
Sans doute il périra quand la nuit éternelle
Viendra nous arracher du nombre des vivants…
Vaincu, persécuta, fugitif dans le monde.
Je souffre, en ma douleur profonde,
Plus de maux dans cet univers
N’en a jamais souffert Prométhée aux enfers.
Las d’un destin cruel, et trompant leurs bourreaux,
Sans m’embarrasser des moyens,
Je romps les funestes liens
Dont la subtile et fine trame
À ce corps rongé de chagrins
Trop longtemps attacha mon âme.
Tu vois, dans ce cruel tableau.
De mon trépas la juste cause.
De son sein abondant t’offre des fleurs écloses,
Chaque fois d’un bouquet de myrtes et de roses
Souviens-toi d’orner mon tombeau.
Il m’envoya cette épître écrite de sa main. Il y a plusieurs hémistiches pillés de l’abbé de Chaulieu et de moi. Les idées sont incohérentes, les vers en général mal faits, mais il y en a de bons ; et c’est beaucoup pour un roi de faire une épître de deux cents mauvais vers dans l’état où il était. Il voulait qu’on dît qu’il avait conservé toute la présence et toute la liberté de son esprit dans un moment où les hommes n’en ont guère.
La lettre qu’il m’écrivit[1] témoignait les mêmes sentiments ; mais il y avait moins de myrtes et de roses, et d’Ixion et de douleur profonde. Je combattis en prose[2] la résolution qu’il