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IV
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PRÉFACE GÉNÉRALE

de la succession Thieriot. Beuchot, empêché par les lois qui régissaient la propriété littéraire, n’a pu insérer ces pièces dans son édition. Le temps écoulé a levé tous les obstacles et nous permet de les admettre dans la nôtre. Elles sont importantes : un fragment de tragédie de Voltaire écolier ; un divertissement pour le mariage de Louis XV ; une cantate et beaucoup de pièces fugitives parmi lesquelles il en est qui peuvent être mises au nombre des meilleures inspirations du maître. Nous donnons aussi quelques poésies attribuées à Voltaire, mais en petite quantité.

Le Supplément aux Œuvres en prose contient un certain nombre de morceaux puisés à la même source, et notamment le curieux Discours de Voltaire en réponse aux invectives et outrages de ses détracteurs, annoté par le triumvirat (d’Argental, Pont-de-Veyle et Thieriot), sous-annoté par Voltaire, et qui forme comme une piquante conversation entre tous les personnages. Beuchot a dû également laisser ce document curieux en dehors de son édition de Voltaire.

Quelques morceaux authentiques du grand écrivain nous étant parvenus, ou nous ayant été signalés depuis l’impression de ce tome XXXII, nous en avons fait recomposer les dernières feuilles pour leur donner place. Ainsi l’on y trouvera la dédicace de Mariamne à la reine, un autre petit fragment, les répliques de Voltaire aux notes de Pesme de Saint-Saphorin sur la Henriade, les notes écrites par Voltaire en marge du Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes, et du Contrat social, de Jean-Jacques Rousseau, et le Sottisier. Un ensemble de Lettres et de Mémoires intéressant le pays de Gex termine le volume. Les souscripteurs et premiers acquéreurs de notre édition de Voltaire devront donc avoir soin de remplacer le texte primitif, et en quelque sorte provisoire, des dernières feuilles de ce volume (les feuilles 27 à 32 du premier tirage) par le texte définitif qui leur sera livré avec le tome Ier, et qui ne forme pas moins d’une douzaine de feuilles.

Le texte des ouvrages de Voltaire est, à notre avis, définitivement établi, au moins pour la très-grande partie d’entre eux, l’édition de Kehl ayant été imprimée sur un exemplaire de l’édition encadrée de 1775, dont 31 volumes (sur 40) avaient été corrigés en entier de la main de Voltaire[1]. Ce texte, révisé par l’auteur en vue d’une édition définitive, est le texte authentique de Voltaire. Les diverses leçons qu’on relèverait sur les éditions antérieures ne pourraient l’être qu’à titre de variantes plus ou moins curieuses ; il reste à savoir si ce relevé des variantes se fera jamais pour l’œuvre de Voltaire, tant le travail serait considérable et en quelque sorte infini.

La Correspondance commence au tome XXXIII. Nous avons expliqué, dans l’Avertissement qui est en tête de ce tome XXXIII, la méthode que nous avons suivie et qui a été généralement approuvée.

Nous avons cherché à réunir autant que possible l’ensemble des documents relatifs à chaque affaire. S’agit-il de l’affaire de Jore ou de la querelle avec l’abbé Desfontaines, caché derrière ce pauvre hère ? On voit
  1. Voyez tome L, page 587.