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PRÉFACE GÉNÉRALE

« Ceci ne fait rien, pour parler le style du Père Catrou, à la bonté foncière des pièces que ce volume renferme, et qui ne sont pas toutes de M. Arouet ; car Le Mauvais Ménage est une parodie assez fade de la Mariamne, de la façon de quelques piliers de Luxembourg ou du café des beaux esprits de Paris. La Critique[1] de la Henriade n’est pas aussi de M. Arouet ; son style, s’il n’est pas affecté exprès, fait assez connaître qu’elle vient de quelque Anglais. »


II. C’est encore la réunion de pièces imprimées séparément qui forma les Œuvres de M. de Voltaire, nouvelle édition revue, corrigée, augmentée par l’auteur, et enrichie de figures en taille-douce ; Amsterdam, 1732, deux volumes in-8o.

Le tome Ier contient la Henriade, l’Essai sur la Poésie épique (traduction de Desfontaines), et des Poésies fugitives. Le tome second renferme Œdipe (avec la préface de 1730, et sans les Lettres critiques), Mariamne, Brulus, et l’Indiscret : chacune de ces quatre pièces dramatiques a sa pagination particulière.

Dans sa lettre à Cideville, du 2 novembre 1731, Voltaire demande que l’on empêche l’entrée en France de cette édition, parce qu’il se propose d’en donner une à Rouen.

Je ne sache pas que le projet ait été exécuté ; je n’ai point encore rencontré d’édition des Œuvres aux dates de 1733, 34, 35, 36, 37 ; mais j’en ai vu citer une de 1736, en quatre volumes in-12 ; elle peut exister.


III. C’est en Hollande que furent imprimées les Œuvres de M. de Voltaire, 1738, trois volumes in-8o : un quatrième volume est de 1739.

Voltaire a consenti à cette édition ; voyez ses lettres à Helvétius, du 6 juillet 1739, et à d’Argenson, du 21 mai 1740. Cependant il y a une singulière méprise. On a confondu deux pièces : le Mondain y est intitulé Défense du Mondain, et la Défense du Mondain y est intitulée le Mondain.

Dans le quatrième volume sont, sous le titre de Mélanges de littérature et de philosophie, vingt-sept morceaux. Les deux premiers seuls étaient nouveaux ; les nos III à XXVI ne sont autres que les Lettres philosophiques. Le vingt-septième article contient les premières Remarques sur les Pensées de Pascal ; ces Lettres et Remarques ayant été condamnées par arrêt du parlement de Paris du 10 juin 1734[2], l’auteur n’osait pas les reproduire sous leur première forme.

  1. Ce n’était autre chose que les Pensées sur la Henriade, dont Beuchot parle dans son Avertissement en tête de la Henriade, tome VIII, pages 5 et 8.
  2. Voyez tome XXII, page 77.