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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1.djvu/36

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XXVI
PRÉFACE GÉNÉRALE

grand travail. Ce n’est pas en littérature et en imprimerie qu’il est possible de faire vite et bien[1].


XLIV. C’est en 1823 que M. Dalibon annonça une édition en soixante-quinze volumes, mais qui devait évidemment en avoir davantage, à en juger par la distribution des premiers volumes. Je présumai dès lors qu’elle en aurait quatre-vingt-seize. Je me trompais ; elle n’en a que quatre-vingt-quinze, plus deux volumes de tables par M. Miger, qui ont paru en 1834.

Le second prospectus était fait pour séduire. On lisait en tête les noms de MM. Arago, Auguis, Clogenson, Daunou, L. Dubois, Étienne, Ch. Nodier ; ceux de MM. François de Neufchâteau et V. Le Clerc furent ajoutés sur les frontispices des premiers volumes. Cependant MM. Arago, Étienne, François de Neufchâteau et V. Le Clerc n’ont pas mis une seule note dans l’édition. M. Daunou a donné quelques préfaces et a laissé reproduire son excellent travail sur la Henriade ; quant à ses notes sur l’Essai sur les Mœurs, elles sont en si petit nombre qu’il est évident qu’elles ont été faites dans des lectures passagères ou accidentelles, et qu’elles ne sont pas le résultat d’un travail suivi, qui eût été bien précieux venant d’un telle plume.

M. Charles Nodier a fait la préface des Romans, sans aucun travail sur ces ouvrages.

M. Auguis a ajouté des préfaces et notes à quelques-uns des ouvrages historiques.

La plus grande part est restée à MM. Clogenson et L. Dubois. Les notes de M. Clogenson se recommandent par l’exactitude. Il en a mis de très-intéressantes aux Annales de l’Empire et à la Correspondance dont il s’était chargé. Malheureusement les fonctions publiques absorbant tous ses moments dans des temps difficiles, il a mieux aimé abandonner l’entreprise que la mal continuer.

M. L. Dubois qui, dans l’édition, avait donné des soins au Théâtre, à la Pucelle, aux Poésies, au Dictionnaire philosophique, etc., et qui précédemment avait été mon continuateur dans l’édition en cinquante ou soixante volumes in-12, a été aussi le continuateur de M. Clogenson. Sans doute ses fonctions de sous-préfet ne lui ont pas laissé tout le loisir nécessaire. Son travail est bien au-dessous de celui de son prédécesseur. Si l’on peut improuver la profusion des notes et la vivacité de quelques expressions dans ce qu’a fait M. Clogenson, il faut avouer que M. L. Dubois s’est bien

  1. De cette édition, trente-trois volumes furent tirés à plus grand nombre que les autres, et l’on en forma les Œuvres choisies, comprenant la Vie de Voltaire, par Condorcet (avec les Mémoires, Commentaire historique, et Pièces justificatives), l’Essai sur les Mœurs et l’Esprit des nations, le Théâtre complet, le Dictionnaire philosophique, les Romans et Contes en prose, les Contes en vers et Poésies légères, la Pucelle, la Henriade, le Siècle de Louis XIV, le Siècle de Louis XV, l’Histoire de Pierre le Grand, l’Histoire de Charles XII.

    Puisque par exception j’ai parlé d’une édition des Œuvres choisies, il en est une autre dont il faut rapporter le singulier intitulé : Ouvrages classiques de l’élégant poëte M. Arouet, fameux sous le nom de Voltaire, nouvelle édition, Oxford, 1771, in-8o. (B.) — Voyez la note tome VIII, page 304.