Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.


XIII.


LA VRILLIÈRE À VOLTAIRE[1].

11 juillet 1718.

Je vous adresse avec plaisir la permission que le roi vous a accordée de venir et rester huit jours à Paris[2].



XIV.


VERS

de son altesse sérénissime le prince de conti
À M. DE VOLTAIRE[3].
1718.

Pluton, ayant fait choix d’une jeune pucelle,
                  Et voulant donner à sa belle
                  Une marque de son amour,
Commanda qu’une fête et superbe et galante
Réparât les horreurs de son triste séjour.
                  Pour satisfaire son attente,
                  Il fait assembler à sa cour
Tous ceux dont le bon goût et la délicatesse
Pouvaient contribuer au spectacle pompeux
                  Qu’il préparait à sa maîtresse.
                  Parmi tous ces hommes fameux,
                  Il choisit ceux dont le génie
                  S’était signalé dans tous lieux
                  Par la plus noble poésie.
Chacun à réussir travailla de son mieux.
Pour remporter le prix, et Corneille et Racine
                  Unirent leur veine divine :
                  Chaque auteur en vain disputa.
                  Et voulut gagner le suffrage

  1. Archives de la Bastille, tome XII, page 92.
  2. Une permission de venir à Paris pour vingt-quatre heures est datée du 19 mai 1718. — Permission d’y rester encore pendant un mois, du 8 août 1718. Liberté complète au 31 mai 1719.
  3. Un hommage rendu par un prince du sang à un jeune homme que son état éloignait de lui, et que la gloire n’en rapprochait pas encore, nous a paru mériter d’être conservé. (K.)