Si l’on peut conjecturer le caractère d’une nation par les prières qu’elle fait à Dieu, on s’apercevra aisément que les Juifs étaient un peuple charnel et sanguinaire. Ils paraissent, dans leurs psaumes, souhaiter la mort du pécheur plutôt que sa conversion ; et ils demandent au Seigneur, dans le style oriental, tous les biens terrestres.
« Tu arroseras les montagnes, la terre sera rassasiée de fruits[1]. »
« Tu produis le foin pour les bêtes, et l’herbe pour l’homme. Tu fais sortir le pain de la terre, et le vin qui réjouit le cœur ; tu donnes l’huile qui répand la joie sur le visage[2]. »
« Juda est une marmite remplie de viandes ; la montagne du Seigneur est une montagne coagulée, une montagne grasse. Pourquoi regardez-vous les montagnes coagulées[3] ? »
Mais il faut avouer que les Juifs maudissent leurs ennemis dans un style non moins figuré.
« Demande-moi, et je te donnerai en héritage toutes les nations ; tu les régiras avec une verge de fer[4]. »
« Mon Dieu, traitez mes ennemis selon leurs œuvres, selon leurs desseins méchants ; punissez-les comme ils le méritent[5]. »
« Que mes ennemis impies rougissent, qu’ils soient conduits dans le sépulcre[6]. »
« Seigneur, prenez vos armes et votre bouclier, tirez votre épée, fermez tous les passages ; que mes ennemis soient couverts de confusion ; qu’ils soient comme la poussière emportée par le vent, qu’ils tombent dans le piége[7] ».
« Que la mort les surprenne, qu’ils descendent tout vivants dans la fosse[8]. »
« Dieu brisera leurs dents dans leur bouche ; il mettra en poudre les mâchoires de ces lions[9]. »
« Ils souffriront la faim comme des chiens : ils se disperseront pour chercher à manger, et ne seront point rassasiés[10]. »
« Je m’avancerai vers l’Idumée, et je la foulerai aux pieds[11]. »
« Réprimez ces bêtes sauvages ; c’est une assemblée de peuples semblables à des taureaux et à des vaches... Vos pieds seront bai-