Charlemagne en huit cent renouvelle l’empire,
Fait couronner son fils ; en quatorze il expire.
Louis, en trente-trois par des prêtres jugé,
D’un sac de pénitent dans Soissons est chargé :
Rétabli, toujours faible, il expire en quarante.
Lothaire est moine à Prum, cinq ans après cinquante.
On perd après vingt ans le second des Louis :
Le Chauve lui succède, et meurt au Mont-Genis.
Le Bègue, fils du Chauve, a l’empire une année.
Le Gros, soumis au pape, ô dure destinée !
En l’an quatre-vingt-sept dans Tribur déposé.
Cède au bâtard Arnoud son trône méprisé.
Arnoud, sacré dans Rome ainsi qu’en Lombardie,
Finit avec le siècle en quittant l’Italie.
Louis, le fils d’Arnoud, quatrième du nom,
Du sang de Charlemagne avorté rejeton,
Termine en neuf cent douze une inutile vie.
On élit en plein champ Conrad de Franconie.
On voit en neuf cent vingt le Saxon l’Oiseleur,
Henri, roi des Germains bien plutôt qu’empereur.
Othon, que ses succès font grand prince et grand homme.
Et l’an soixante-deux se rend maître de Rome.