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VERS TECHNIQUES.
dix-septième siècle.

Mathias fut assis
En douze après six cent au trône de l’empire.
Gustave, Richelieu, la fortune conspire
Contre le puissant roi second des Ferdinands,
Qui laisse en trente-sept ses États chancelants.
Munster donne la paix à Ferdinand Troisième.

dix-huitième siècle.

Léopold, délivré du fer des Ottomans,
Expire en sept cent cinq, et Joseph, l’an onzième ;
Charles Six, en quarante : et le sang des Lorrains
S’unit au sang d’Autriche, au trône des Germains[1].

  1. Dans une édition de 1753, en deux volumes, au lieu des deux derniers vers, il y avait

    Charles Six en quarante. Un désastre nouveau
    Du sang des nations arrosa son tombeau :
    Et lorsque, dans ce temps, Charles Sept de Bavière
    Finit dans l’infortune une noble carrière,
    Dans l’an quarante-cinq, le beau sang des Lorrains
    A réuni l’Autriche au trône des Germains.

    Une autre édition de 1753 donne ainsi le dernier vers :

    A réuni l’Autriche au beau sang des Germains.

    Voici une autre version de ces vers, avec une continuation ; le tout par le marquis de Ximénès (mort en 1817) :

    Charles Six en quarante ; et sa fille en héros
    Voit ses dangers, les brave, et soumet ses rivaux.
    Protégé des Français, Charles Sept de Bavière
    Obtient pour son malheur un titre imaginaire ;
    Meurt en quarante-cinq : et le sang des Lorrains
    S’unit au sang d’Autriche, au trône des Germains.
    François Premier, l’époux d’une chaste héroïne,
    De ses nombreux États répare la ruine.
    Il forme avec les lis un monstrueux accord,
    Sans pouvoir dépouiller le Salomon du Nord,
    Meurt en soixante-cinq. Son fils, plein de courage,
    D’un tiers de la Pologne enfle son héritage ;
    Meurt en quatre-vingt-dix. Léopold, plus prudent.
    Ne peut de son destin surmonter l’ascendant ;
    Il veille en philosophe au bonheur de la terre,
    Et donne malgré lui le signal de la guerre,
    Meurt en quatre-vingt-douze ; et son fils, plus heureux,
    Accepte enfin la paix d’un vainqueur généreux *. ( B.)

    * Le vainqueur généreux est Napoléon Bonaparte, qui, étant premier consul, fit avec l’empereur François II la paix de Lunéville, en 1801. (B.)