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MAXIMILIEN.

C’est le premier contrat par lequel une fille ait été promise à un mari ou à un autre au choix des parents. Maximilien n’oublie pas, dans ce contrat, que sa maison doit hériter de la Hongrie, selon les anciennes conventions avec la maison de Hongrie et de Bohême. Cependant ces deux royaumes étaient toujours électifs : ce qui ne s’accorde avec ces conventions que parce qu’on espère que les suffrages de la nation seconderont la puissance autrichienne.

Charles, déclaré majeur à l’âge de quinze ans commencés, rend hommage au roi de France François Ier pour la Flandre, l’Artois, et le Charolais. Henri de Nassau prête serment au nom de Charles.

Nouveau mariage proposé encore à l’archiduc Charles. François Ier lui promet madame Renée sa belle-sœur. Mais cette apparence d’union couvrait une éternelle discorde.

Le duché de Milan est encore l’objet de l’ambition de François Ier comme de Louis XII. Il commence, ainsi que son prédécesseur, par une alliance avec les Vénitiens et par des victoires.

Il prend, après la bataille de Marignan, tout le Milanais en une seule campagne. Maximilien Sforce va vivre obscurément en France avec une pension de trente mille écus. François Ier force le pape Léon X à lui céder Parme et Plaisance ; il lui fait promettre de rendre Modène, Reggio, au duc de Ferrare ; il fait la paix avec les Suisses, qu’il a vaincus, et devient ainsi, en une seule campagne, l’arbitre de toute l’Italie. C’est ainsi que les Français commencent toujours.

1516. Ferdinand le Catholique, roi d’Aragon, grand-père de Charles-Quint, meurt le 23 janvier, après avoir préparé la grandeur de son petit-fils, qu’il n’aimait pas.

Les succès de François Ier raniment Maximilien. Il lève des troupes dans l’Allemagne avec l’argent que Ferdinand d’Aragon lui a envoyé avant de mourir : car jamais les états de l’empire ne lui en fournissent pour ces querelles d’Italie. Alors Léon X rompt les traités qu’il a faits par force avec François Ier, ne tient aucune de ses paroles, ne rend à ce roi ni Modène, ni Reggio, ni Parme, ni Plaisance ; tant les papes avaient toujours à cœur ce grand dessein d’éloigner les étrangers de l’Italie, de les détruire tous les uns par les autres, et d’acquérir par là un droit sur la liberté italique dont ils auraient été les vengeurs : grand dessein digne de l’ancienne Rome, que la nouvelle ne pouvait accomplir.

L’empereur Maximilien descend par le Trentin, assiége Milan avec quinze mille Suisses ; mais ce prince, qui prenait toujours