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FERDINAND Ier.

dépenses nobles qui, en illustrant la mémoire d’un grand homme, emploient et encouragent les arts. Il vaudrait mieux encore élever des monuments durables. Une ostentation passagère est trop peu de chose. Il faut, autant qu’on le peut, agir pour l’immortalité.

1559. Ferdinand tient une diète à Augsbourg, dans laquelle les ambassadeurs du roi de France Henri II sont introduits. La France venait de faire la paix avec Philippe II, roi d’Espagne, à Cateau-Cambresis. Les Français, par cette paix, ne gardaient plus dans l’Italie que Turin, et quelques villes qu’ils rendirent ensuite ; mais ils gardaient Metz, Toul, et Verdun, que l’empire pouvait redemander. À peine en parle-t-on à la diète. On dit seulement aux ambassadeurs qu’il sera difficile que la bonne intelligence subsiste entre la France et l’Allemagne tant que ces trois villes resteront à la France.

Le nouveau pape. Pie IV, n’est pas si difficile que Paul IV, et reconnaît sans difficulté Ferdinand pour empereur.

1560. Le concile de Trente, si longtemps suspendu, est enfin rétabli par une bulle de Pie IV, du 29 novembre. Il indique la tenue du concile à tous les princes ; il la signifie même aux princes protestants d’Allemagne ; mais comme l’adresse des lettres portait À notre très-cher fils, ces princes, qui ne veulent point être enfants du pape, renvoient la lettre sans l’ouvrir.

1561. La Livonie, qui avait jusque-là appartenu à l’empire, en est détachée. Elle se donne à la Pologne. Les chevaliers de Livonie, branche des chevaliers teutoniques, s’étaient depuis longtemps emparés de cette province sous la protection de l’empire ; mais ces chevaliers, ne pouvant point résister aux Russes et n’étant point secourus des Allemands, cèdent cette province à la Pologne. Le roi des Polonais, Sigismond, donne le duché de Courlande à Gothard Kettler, et le fait vice-roi de Livonie.

On recommence à tenir des séances à Trente.

1562. L’ambassadeur de Bavière conteste, dans le concile, la préséance à l’ambassadeur de Venise. Les Vénitiens sont maintenus dans la possession de leur rang. Une des premières choses qu’on discute dans le concile est la communion sous les deux espèces. Le concile ne la permet ni ne la défend aux séculiers. Son décret porte seulement que l’Église a eu de justes causes de la prohiber ; et les Pères s’en rapportèrent, pour la décision, au jugement seul du pape.

Le 24 novembre, les électeurs, à Francfort, déclarent unanimement Maximilien, fils de Ferdinand, roi des Romains. Tous les