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APOCRYPHES.

venir les deux frères, lâcha sur eux les deux lions ; mais Moïse les toucha de sa verge, et les deux lions, humblement prosternés, léchèrent les pieds d’Aaron et de Moïse. Le roi, tout étonné, fit venir les deux pèlerins devant tous ses magiciens. Ce fut à qui ferait le plus de miracles.

L’auteur raconte ici les dix plaies d’Égypte à peu près comme elles sont rapportées dans l’Exode. Il ajoute seulement que Moïse couvrit toute l’Égypte de poux jusqu’à la hauteur d’une coudée, et qu’il envoya chez tous les Égyptiens des lions, des loups, des ours, des tigres, qui entraient dans toutes les maisons, quoique les portes fussent fermées aux verrous, et qui mangeaient tous les petits enfants.

Ce né fut point, selon cet auteur, les Juifs qui s’enfuirent par la mer Rouge, ce fut le pharaon qui s’enfuit par ce chemin avec son armée ; les Juifs coururent après lui, les eaux se séparèrent à droite et à gauche pour les voir combattre ; tous les Égyptiens, excepté le roi, furent tués sur le sable. Alors ce roi, voyant bien qu’il avait à faire à forte partie, demanda pardon à Dieu. Michael et Gabriel furent envoyés vers lui : ils le transportèrent dans la ville de Ninive, où il régna quatre cents ans.

DE LA MORT DE MOÏSE[1].

Dieu avait déclaré au peuple d’Israël qu’il ne sortirait point de l’Égypte à moins qu’il n’eût retrouvé le tombeau de Joseph. Moïse le retrouva, et le porta sur ses épaules en traversant la mer Rouge.

Dieu lui dit qu’il se souviendrait de cette bonne action, et qu’il l’assisterait à la mort.

Quand Moïse eut passé six-vingts ans, Dieu vint lui annoncer qu’il fallait mourir, et qu’il n’avait plus que trois heures à vivre. Le mauvais ange Samael assistait à la conversation. Dès que la première heure fut passée, il se mit à rire de ce qu’il allait bientôt s’emparer de l’âme de Moïse, et Michael se mit à pleurer. « Ne te réjouis pas tant, méchante bête, dit le bon ange au mauvais ; Moïse va mourir, mais nous avons Josué à sa place. »

Quand les trois heures furent passées. Dieu commanda à Gabriel de prendre l’âme du mourant. Gabriel s’en excusa, Michael aussi. Dieu, refusé par ces deux anges, s’adresse à Zin-

  1. Ce paragraphe est extrait presque tout entier du chapitre xxv de Dieu et les Hommes ; Mélanges, année 1769.