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CIEL MATÉRIEL.

Quid prosunt sacræ pretiosa silentia linguæ ?
Incipient omnes pro Cicerone loqui.

Ta prodigue fureur acheta son silence,
Mais l’univers entier parle à jamais pour lui.

[1] Voyez surtout ce que dit Juvénal (sat. viii, 244) :

Roma patrem patriæ Ciceronem libera dixit.



CIEL MATÉRIEL[2].


Les lois de l’optique, fondées sur la nature des choses, ont ordonné que de notre petit globe nous verrons toujours le ciel matériel comme si nous en étions le centre, quoique nous soyons bien loin d’être centre ;

Que nous le verrons toujours comme une voûte surbaissée, quoiqu’il n’y ait d’autre voûte que celle de notre atmosphère, laquelle n’est point surbaissée ;

Que nous verrons toujours les astres roulant sur cette voûte, et comme dans un même cercle, quoiqu’il n’y ait que cinq planètes principales, et dix lunes, et un anneau, qui marchent ainsi que nous dans l’espace ;

Que notre soleil et notre lune nous paraîtront toujours d’un tiers plus grands à l’horizon qu’au zénith, quoiqu’ils soient plus près de l’observateur au zénith qu’à l’horizon.

Voici l’effet que font nécessairement les astres sur nos yeux :


  1. Addition de 1774. (B.)
  2. Questions sur l’Encyclopédie, troisième partie, 1770. (B.)