Voudrait usurper les autels ;
Et par sa sagesse frivole
Il ne veut que parer l’idole
Qu’il offre au culte des mortels.
Les champs de Pharsale et d’Arbelle
Ont vu triompher deux vainqueurs,
L’un et l’autre digne modèle
Que se proposent les grands cœurs.
Mais le succès a fait leur gloire ;
Et si le sceau de la victoire
N’eût consacré ces demi-dieux,
Alexandre, aux yeux du vulgaire,
N’aurait été qu’un téméraire,
Et César qu’un séditieux.
« Cet auteur, dis-je, était un sage qui prêta plus d’une fois le charme des vers à la philosophie. S’il avait toujours écrit de pareilles stances, il serait le premier des poëtes lyriques ; cependant c’est alors qu’il donnait ces beaux morceaux que l’un de ses contemporains[1] l’appelait :
Certain oison, gibier de basse-cour.
« Il dit de Lamotte, en un autre endroit :
De ses discours l’ennuyeuse beauté.
« Il dit dans un autre :
. . . . Je n’y vois qu’un défaut :
C’est que l’auteur les devait faire en prose.
Ces odes-là sentent bien le Quinault.
« Il le poursuit partout ; il lui reproche partout la sécheresse et le défaut d’harmonie.
« Seriez-vous curieux de voir les Odes que fit quelques années après ce même censeur qui jugeait Lamotte en maître, et qui le décriait en ennemi ? Lisez.
Cette influence souveraine
N’est pour lui qu’une illustre chaîne
- ↑ J.-B. Rousseau, Épître aux muses.