Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

128 FRAGMENTS D’ ARTK.MIRl-.

ARTÉMIIIE.

Il mourut de la main de Cassandre ; Et lorsque je voulais le rejoindre au tomi)eau, Céphise, on m’ordonna d’épouser son hourreau.

CÉPHISE.

Et vous pûtes former cet hymen exécrable ?

ARTÉMIRE,

J’étais jeune, et mon })ère (’tait inexorable ;

D’un refus odieux je tremblais de m’arnu’r :

Enfin sans son aveu je rougissais d’aimer.

Que veux-tu ? j’obéis. Pardonne, ombre troj) clière,

Pardonne à cet hymen oi’i me força mon p{’re.

Hélas ! il en reçut le cruel châtiment,

Et je pleure à la fois mon père et mon amant.

Cependant elle doit respecter le nœud qui l’unit à Cas>aiidre. CÉPHISE.

lui parler et le voir,

Et dans ses bras…

ARTÉMIRE.

Hélas ! c’est là mon désespoir. Je sais que contre lui l’amour et la nature Excitent dans mon cœur un éternel murmure. Tout ce que j’adorais est tombé sous ses coups, Céphise ; cependant Cassandre est num époux : Sa parricide main, toujours prom|)te à me nuire, A souillé nos liens, et n’a pu les détruire. Peut-être ai-je en secret le droit de \v haïr, Mais en le haïssant je lui dois obéir. Telle est ma destinée

fli’phisc lui jiarlc de sa grandeur. N’ous réjjnez. lui dit-eilo.

OucI mallieur eu régnant ne peid être adouci ?

AR TKM 1 ItK.

Céphise ! nioi, régner ! moi, commaïKb’r ici !

Tu connais nud Cassandre ! il me laisse en partage

Sur ce trône sanglant la honte et l’esclavage.

Son favori Pallante est ici le seul l’oi ;

C’est un sccoud l\rau (|ui m’iuq)ose la loi.

(Mic dis-jc’.' tous ces rois courtisans de Pallante,

llattanl iniligm-nicnt son audace insolente,