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<36 FRAGMENTS D’ARTÉMIRE.

PHILOTAS.

Quel crime ai-je commis ? quelle erreur obstinée…

ARTÉMIRE.

Vous apprendrez trop tôt quelle est ma destinée. Adieu, prince,

SCÈNE III.

PALLANTE, ARTÉMIRE, CÉPHISE.

PallaïUe revient, et surprend Philotas avec Artémire. Philotas sort en bravant ce favori, qui presse Artémire d’accepter sa main pour sauver sa vie : elle la refuse.

PALLANTE.

. . Je veux que vous-même ordonniez de son sort,

ARTÉMIRE.

Le mien est dans tes bras, et tu vois ta victime. Tyran, tu peux frapper, c’est bien assez d’un crime.

PALLANTE.

. . Toujours à la mort vous aurez donc recours ?

ARTÉMIRE.

La mort est préférable à ton lâche secours ; Achève, et de ton roi remplis l’ordre funeste.

PALLANTE.

Et je vois malgré vous d’où partent vos refus.

ARTÉMIRE.

Que peux-tu soupçonner, lâche ? que peux-tu croire ? Tranche mes tristes jours, mais respecte ma gloire.

Aussi bien n’attends [)as que je puisse jamais

Racheter cette vie au prix de tes forfaits. —’"^es yeux, que sur ta rage nn faii)le jour éclaire, —^’iOmmencent à percer cet horrible mystère.

Tu n’as pu d’aujourd’hui tramer tes attentats ;

Pour tant de jjoliticjue un jour ne suffit pas.

Tu t’attendais sans doute à l’ordre de ton maître ;

Je te dirai bien plus, tu l’as dicté peut-être.

Si tu peux t’étonner de mes justes soupçons.

Tes crimes sont connus, ce sont là mes raisons.