Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTK 1. Si.KM- 11. .131

Nous, ijc’s tous SCS sujets ; ^■uus, iails pour obéir 1

I M fils ne s’arme point contre un coiipahle père ;

II (h’totirne les yeux, le ])laiiit, et le l’évère.

Les droits des sou\(M"ains sout-ils uioius pircieux ?

î\ous sojiinies leurs enfants ; leurs ju^es sont les dieux.

Si le riel (juel([uelbis les donne en sa colère,

A’allez pas mériter un présent plus sévère.

Trahir toutes les lois en voulant les venger,

Et renverser l’État au lieu de le changer.

Instruit par le malheur, ce grand maître de Tliomme,

Tarquin sera plus juste et plus digne de Rome.

Vous pouvez rafTermir, par un accord heureux,

Des peuples et des rois les légitimes nœuds,

Et faire encor fleurir la liberté pul)lique

Sous l’ombrage sacré du pouvoir monarchique.

BRUTUS.

.\rons, il n’est plus temps : chaque État a ses loisS Qu’il tient de sa nature, ou qu’il change à son choix. Esclaves de leurs rois, et même de leurs prêtres. Les Toscans semblent nés pour servir sous des maîtres. Et, de leur chaîne antique adorateurs heureux, Voudraient que l’univers fût esclave comme eux. La Grèce entière est li])re. et la molle lonie Sous un joug odieux languit assujettie. Rome eut ses souverains, mais jamais absolus ; Son premier citoyen fut le grand Romulus : Nous partagions le poids de sa grandeur suprême. Auma, qui fit nos lois, y fut soumis lui-même. Rome enfin, je l’avoue, a fait un mauvais choix : Chez les Toscans, chez vous, elle a choisi ses rois : Ils nous ont apporté du fond de l’Étrurie Les vices de leur cour avec la tyrannie.

(Il se lève )

1. Imitation de ces vers de Cintm (acte II, scène i") :

et par tous les climats

Ne sont pas bien reçus toutes sortes d’états.

Chaque peuple a le sien conforme à sa nature,

Qu’on ne saurait changer sans lui faire une injure.

Telle est la loi du ciel, dont la sage équité

Sème dans l’univers cette diversité.

Les Macédoniens aiment le monarchique,

Et le reste des Grecs la liberté publique :

Les Parthes, les Porsans, veulent des souverains,

Et le."^eul consulat est bon pour les Romains. (K.)