Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/376

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356 RRUTUS.

TLLLIE.

Vous, Titus ?

TITUS.

Ce moment a condamné ma vie Au comlilc des horreurs ou de rignomiuie, A trahir Rome ou vous ; et je n’ai désormais Que le choix des malheurs ou celui des forfaits.

TLLLIE.

Que dis-tu ? quand ma main te donne un diadème,

Quand tu peux m’obtenir, quand tu vois que je faime !

Je ne m’en cache plus ; un trop juste pouvoir,

Autorisant mes Aoeux, m’en a lait un devoir.

Hélas ! j’ai cru ce jour le plus heau de ma vie ;

Et le premier moment où mon âme ravie

Peut de ses sentiments s’expliquer sans rougir,

Ingrat, est le moment qu’il m’en faut repentir !

Que m’oses-tu parler de malheur et de crime ?

Ah ! servir des ingrats contre un roi légitime,

M’opprimer, me chérir, détester mes bienfaits ;

Ce sont là mes malheurs, et voilà tes forfaits.

Ouvre les yeux, Titus, et mets dans la balance

Les refus du sénat, et la toute-puissance.

Choisis de recevoir ou de donner la loi.

D’un vil peuple ou d’un trône, et de Rome ou de moi.

Inspirez-lui, grands dieux ! le parti qu’il doit prendre.

TITUS, en lui rendant la lettre.

Mon choix est fait,

TULLIE.

Eh bien ! crains-tu de me l’apprendre ? Parle, ose mériter ta grâce ou mon courroux. Quel sera ton destin ?…

TITUS.

D’être digne de vous. Digne encor de moi-même, à Rome encor Jidéle ; Hrùlant d’amour pour vous, de combath-e pour elle ; D’adorer vos vertus, mais de les imiter : De vous perdre, madame, et de vous mériter.

Ti i.Lii : . Ainsi (loue pour jamais…

TITl s.

Ah ! pardonnez, princesse : Oubliez ma fureur, épargnez ma faiblesse ;