Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/508

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488 ÉRIPHYLE.

Gardez do los dôfondrc et de les partager.

ALCMÉON.

Comment ! que dites-vous ?

THÉANDRE.

Vous êtes jeune encore : A peine aviez-vous vu votre première aurore, Quand ce roi mallieureux descendit chez les morts. Peut-être ignorez-vous ce qu’on disait alors, Et do la cour du roi (piel fut l’alTreux langage.

ALCMÉON.

Eh bien ?

THÉAXDUE.

Je vais vous faire un trop sensible outrage ; Le secret est horrible, il faut le révéler : Je vous tiens lieu de père, et je dois vous parler.

ALCMÉON.

Eh bien ! que disait-on ? achève.

THÉANDRE.

Que la reine Avait lié son cœur d’une coupable chaîne ; Qu’au barbare flermogide elle pi’omit sa main, Et jusqu’à son époux conduisit l’assassin.

ALCMÉON,

Rends grâce à l’amitié qui pour toi m’intéresse : Si tout autre que toi soupçonnait la pi’incesse. Si (pielque audacieux avait pu l’oflenser… Mais que dis-je ! toi-même, as-tu pu le penser ? Peux-tu me présenter ce poison que l’envie Répand aveuglément sur la plus belle vie ? Tu connais peu la cour ; mais la crédulité Aiguise ainsi les traits de la malignité : Vos oisifs courtisans, que les chagrins dévorent. S’efforcent d’ol)scurcir les astres qu’ils adorent : Si l’on croit de leurs yeux le regard pénétrant. Tout ministre est un traître, et tout prince un t\ran : L’hymen n’est entouré que de feux adulh’res, Le frère à ses rivaux est vendu par ses frères ; Et sitôt qu’un j’,rand l’oi penche vers son déclin. Ou son fils, ou sa femme, ont hâté son destin. Je liais de ces soupçons la barbare imprudence : Je crois que sur la terre il est (pichine innocence ; Et mon cœur, repoussant ces senlinuMits cruels.