494 ÉRIPHYLE.
M’avez-vous pardonna, destins trop ennemis ? criminelle épouse ! ù plus coupable mère :… Alcméon, dans quel temps a péri votre père ?
ALCMÉO-N.
Lorsque dans ce palais le céleste courroux Eut permis le tré[)as du pi’ince votre époux.
Élill’HYLE.
() crime !
ALCMKO.N.
Hélas ! ce fut dans ma plus tendre enfance Qu’on fit périr, dit-on, l’auteur de ma naissance, Dans la confusion que des séditieux A la mort de leur maître excitaient en ces lieux.
ÉP.IPHYLE.
Mais où vous a-t-on dit qu’il termina sa vie ?
ALCMÉON.
Ici, dans ce lieu même elle lui fut ravie,
Au pied de ce palais de tant de demi-dieux.
D’où jusque sur son fils vous abaissiez les yeux.
Près du corps tout sanglant de mon malheureux père.
Je fus laissé uiourant dans la foule vulgaire
De ces vils citoyens, triste rebut du sort.
Oubliés dans leur vie, inconnus dans leur mort.
Théandre cependant sauva mes destinées ;
Il renoua le iil de mes faibles années.
J’ai passé pour son fils : le reste vous est dû.
Vous fîtes mes grandeurs, et je me suis ])erdu.
ÉRIPHYLE.
M’alarmerais-je en vain ? Mais cet oracle horrible… Le lieu. Je temps, l’esclave… ô ciel ! est-il possible ?
(A Alcméon.)
Théandre dès longtemps vous a sans doute appris Le nom du malheureux dont vous êtes le hls : C’était ?…
ALCMÉON’.
Qu’importe, h(Ias ! au repos de la (irèce. Au vôtre, grande reine, un tioiii dont la bassesse Redouble encor ma honte et ma confusion ?
ÉRII’II YLE.
S’il m’imi)orte ? ah ! parlez…
ALCMÉO.N, avec liésitation.
Il se nommait Phaon.