Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/517

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE CINQUIÈME.

Sur un côté du parvis ou voit, dans l’intérieur du temple de Jupiter, des vieillards et de jeunes enfants qui embrassent un autel ; do l’autre côté, la reine, sortant de son palais, soutenue par sus femmes, est bientôt suivie et entourée d’une foule d’Argiens des deux sexes qui viennent partager sa douleur.)

SCENE T.

ÉRIPIIYLE, ZÉLOXIDE, le choeur.

ZÉLOMDE.

Oui, les dieux irrités nous perdent sans retour ; Argos n’est plus : Argos a vu son dernier jour, Et la main d’Hermogide en ce moment déchire Les restes malheureux de ce puissant empire. De tous ses partisans l’adresse et les clameurs Ont égaré le peuple et séduit tous les cœurs. Le désordre est partout ; la discorde, la rage, D’une vaste cité font un champ de carnage ; Les feux sont allumés, le sang coule en tous lieux. Sous les murs du palais, dans les temples des dieux ; Et les soldats sans frein, en proie à leur furie, Pour se donner un roi renversent la patrie. Vous voyez devant vous ces vieillards désolés Qu’au pied de nos autels la crainte a rassemblés ; Ces vénérables chefs de nos tristes familles, Ces enfants éplorés, ces mères et ces filles, Qui cherchent en pleurant d’inutiles secours Dans le temple des dieux armés contre nos jours.

ERIPH YLE, aus femmes qui l’entourent.

Hélas ! de mes tourments compagnes gémissantes, Puis-je au ciel avec vous lever mes mains tremblantes ? J’ai fait tous vos malheurs : oui, c’est moi qui sur vous Des dieux que j’offensai fais tomber le courroux. Oui, vous voyez la mère, hélas 1 la plus coupable, La mère la plus tendre et la plus misérable.

Théâtre. I. ^2