Nous supplions le petit nombre d’esprits célestes qui sont encore enfermés en France dans des corps mortels, et qui, de là, éclairent l’univers à trente sous la feuille, de nous communiquer leurs lumières pour le tome dixième, que nous comptons publier à la fin du carême de 1772, ou dans l’avent de 1773 ; et nous payerons leurs lumières quarante sous.
Nous supplions le peu de grands hommes qui nous restent d’ailleurs, comme l’auteur de la Gazette ecclésiastique, et l’abbé Guyon, et l’abbé de Caveyrac, auteur de l’Apologie de la Saint-Barthélemy, et celui qui a pris le nom de Chiniac, et l’agréable Larcher, et le vertueux, le docte, le sage Langleviel, dit La Beaumelle, le profond et l’exact Nonotte, le modéré, le pitoyable et doux Patouillet, de nous aider dans notre entreprise. Nous profiterons de leurs critiques instructives, et nous nous ferons un vrai plaisir de rendre à tous ces messieurs la justice qui leur est due.
Ce dixième tome contiendra des articles très-curieux, lesquels, si Dieu nous favorise, pourront donner une nouvelle pointe au sel que nous tâcherons de répandre dans les remerciements que nous ferons à tous ces messieurs.
Fait au mont Krapack, le 30 du mois de Janus, l’an du monde,
Ma première rétractation[2], est sur les ciseaux avec lesquels j’avais coupé plusieurs têtes de colimaçons. Toutes leurs têtes revinrent en 1772 ; mais celles que je coupai en 1773 ne sont
- ↑ Cette rétractation, omise par les éditeurs de Kehl et par tous leurs successeurs, parut, en 1775, à la fin du sixième et dernier volume des Questions sur l’Encyclopédie, après la table, mais avant l’errata. (B.)
- ↑ Cette première rétractation portait sur l’article Colimaçons, qui se composait, comme il a été dit, tome XVIII, page 204, de deux morceaux d’un ouvrage que Voltaire avait publié en 1768.