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X
AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.

tirée à mille exemplaires. Le prix parut trop élevé à Voltaire ; mais, dès le lendemain, Prault vint de lui-même proposer une diminution d’un tiers dans le prix, et Voltaire lui donna la première moitié du roman de Zadig, qui était écrit sur des cahiers détachés, dont le dentier se terminait avec la fin d’un chapitre, annonçant que pendant que cette partie serait sous presse, il reverrait l’autre. Voltaire fit avertir Machuel, libraire de Rouen, momentanément à Paris, et, après les conventions sur le prix, lui remit la fin de l’ouvrage, en indiquant à quelle page il devait commencer. Lorsque tout fut terminé, Voltaire fit brocher les exemplaires qu’il destinait à ses amis, en fit faire la distribution, et répondit aux plaintes des imprimeurs par l’exposé des craintes qu’il avait eues.

J’ai abrégé le récit de Longchamp, sans le rendre plus vrai. Je ne connais aucune édition de Zadig qui le confirme, aucune dont une feuille se termine avec la fin d’un chapitre.


1750.

Memnon.
Bababec et les Fakirs.


Longchamp dit que Memnon est de 1746 ; mais on a vu que c’était d’abord sous ce titre qu’avait été imprimé Zadig ; et il est à croire que Longchamp, qui n’a rédigé ses Mémoires que longtemps après, aura confondu les deux ouvrages. Par la raison même que Voltaire avait donné en 1747 un Memnon, il est à présumer que ce n’est pas immédiatement après qu’il aura publié un autre ouvrage sous le même titre. En admettant la nécessité de l’intervalle entre deux ouvrages différents du même auteur, mais ayant le même titre, cet intervalle ne peut s’étendre au delà de 1750, puisque c’est la date que porte le tome IX de l’édition de Dresde des Œuvres de Voltaire. C’est sous la même date qu’a été publié le Recueil de pièces en vers et en prose, par l’auteur de la tragédie de Sémiramis, 1750, in-12. P. Clément, auteur des Cinq Années littéraires, dit dans sa quarante-sixième lettre, datée du 13 janvier 1750, qu’il n’y a pas quinze jours que le petit conte de Memnon est échappé à son auteur.


Bababec est aussi imprimé dans le tome IX de l’édition de Dresde, mais sous le titre de : Lettre d’un Turc sur les Fakirs et sur son ami Bababec. Cette pièce est citée par Diderot au mot Bramine, dans le tome II de l’Encyclopédie, publié en 1751, imprimé en 1750.


1752.

L’immense correspondance de Voltaire ne contient pas un mot qui puisse faire connaître l’époque de la publication de Micromégas. L’édition que je crois l’originale est sans millésime et avec un titre gravé. L’abbé Trublet, dans ses Mémoires sur Fontenelle[1], n’hésite pas à dire que Micromégas

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