Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/123

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de nier dans un mauvais livre les preuves évidentes de l’existence d’un Dieu, tirées des desseins, des rapports et des fins de tous les ouvrages de la création, seules preuves admises par les philosophes, et seules preuves consacrées par les Pères de l’Église ; quand cet homme bizarre a fait tout ce qu’il a pu pour infirmer ces témoignages éclatants de la nature entière ; quand à ces preuves frappantes, qui éclairent tous les yeux, il a substitué ridiculement une équation d’algèbre[1], il ne faut pas dire, à la vérité, que ce raisonneur était un athée, parce qu’il ne faut accuser personne d’athéisme, et encore moins l’homme à qui l’on succède ; mais aussi ne faut-il pas le proposer comme le modèle des écrivains religieux : il faut se taire, ou du moins parler avec plus d’art et de retenue.

Quand on harangue en France une académie, il ne faut pas s’emporter contre les philosophes qu’a produits l’Angleterre ; il faudrait plutôt les étudier.

Quand on est admis dans un corps respectable, il faut dans sa harangue cacher sous le voile de la modestie l’insolent orgueil qui est le partage des têtes chaudes et des talents médiocres.


fin des quand.

  1. Voyez tome XXIII, pages 539 et 566.