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PRÉFACE


DU


RECUEIL DES FACÉTIES PARISIENNES[1].




Les sottises qu’on fait, qu’on dit, et qu’on écrit, étant plus multipliées que la race de Jacob, et que les sables de la mer, il est difficile de faire un choix. Toutes ces innombrables vessies, accumulées les unes sur les autres dans le gouffre de l’oubli, crèvent au moment qu’elles sont formées, et il en résulte un immense nuage dans lequel on ne discerne plus rien. Les journaux et les mercures tâchent en vain de faire vivre un mois ou quinze jours les sottises nouvelles ; mais, entraînés eux-mêmes

  1. Le Recueil des facéties parisiennes pour les six premiers mois de 1760, in-8o de 282 pages, comprenait des pièces de divers auteurs. Ce fut l’abbé Morellet qui recueillit ces pièces. Il était auteur de trois, les Si, les Pourquoi, et le Commentaire sur la Prière universelle. Les éditeurs de Kehl avaient admis la première et la troisième dans les Œuvres de Voltaire ; la seconde a été comprise dans quelques éditions modernes.

    Le Recueil des facéties parisiennes contenait plus que ne promettait son titre, puisqu’on y trouve l’Extrait des nouvelles à la main du 1er juillet, qui précède. J’ai placé la Préface du Recueil après les diverses pièces en prose de Voltaire que je donne, parce que cette préface doit leur être postérieure.

    Il est assez singulier que, Morellet ayant formé le Recueil des facéties parisiennes, ce soit Voltaire qui en ait fait la Préface. Les éditeurs de Kehl avaient allongé cette Préface de cinq alinéas, dont trois sont de Morellet, et les premier et cinquième des éditeurs de Kehl eux-mêmes. Je me borne à donner la Préface en trois alinéas, telle que Voltaire l’a composée, et telle qu’elle est en tête du Recueil des facéties. (B.)

    — Des pièces du Recueil des Facéties qui sont de Voltaire, la Vanité, le Russe à Paris, le Pauvre Diable, et l’Assemblée des monosyllabes (les Pour, les Que, les Qui, les Quoi, les Oui, les Non), sont au tome X de la présente édition ; la Relation de la maladie, etc., du R. P. Berthier, les Quand, le Plaidoyer de Ramponeau, les Réflexions pour les sots, l’Extrait des nouvelles à la main, sont dans le présent volume ; la requête de Jérôme Carré À MM. les Parisiens, est au tome IV du Théâtre, en tête de l’Écossaise ; le Fragment d’une lettre sur Didon est dans le tome Ier des Mélanges (tome XXII), à la date de 1736.