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ET HONNÊTE. 149

les nababs, de tous les raïas, qui sucent la presqu'île ! Pauvre bomme ! vous ne savez pas que le souba de Décan prend l'inves- titure de Sa Majesté impériale mogole ; qu'il est maître, à la vérité, du gouvernement d'Arcate, qu'il donne ce gouvernement à son favori ; mais que ce souba n'en dépend pas moins de l'empereur? Oui, monsieur, toute la presqu'île, toutes les Indes, à compter depuis Candahar jusqu'à Calicut, tout appartient de droit divin à Sa Majesté, attendu le droit de conquête et le droit de bienséance. Allez vous informer de tout cela au portier de M. DupleixS qui a rendu pour peu de temps le nom français respectable et ter- rible dans l'Inde : il vous en dira cent fois plus que moi; il vous apprendra à parler.

C'est moi qui vous déférerai au Grand Mogol. Vous abusez de sa faiblesse présente, vous prenez le parti des rebelles que vous appelez rois; sachez qu'ils ne sont que naïques.

Avez- vous jamais entendu parler du royaume Tondenmanda- lam, que possédait le roi Tonden, vaincu par Aurengzeb ? Savez- vous que Visapour et Golconde sont regardés comme des provinces de l'empire? Savez-vous?,.. Mais, vraiment, je suis bien bon de vous parler. Adieu ; je n'aime pas à perdre mon temps.

1. Sur Dupleix, voj'ez, tome XV, le chapitre xxix du Précis du Siècle de Louis XV.

��FIN DE LA LETTRE CIVILE ET HONNÊTE.

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